LE PROGRAMME DE LA REVOLUTION COMMUNISTE


 
 
 

 

 

Le Communisme est
tout à la fois,
nécrologie du Capital,
découverte de la mission révolutionnaire du prolétariat,
anticipation de sa constitution en Parti Communiste et Mondial
 dans les conditions de la crise catastrophique du Capital,
prévision de la révolution par la dictature du prolétariat,
description de la société communiste,
connaissance d’un plan de vie pour l’espèce humaine,
véritable gemeinwesen de l’homme.

 


1 - Nécrologie du capital

1.1. La société capitaliste suit un développement progressif et catastrophique qui engendre sa propre négation et l’affirmation du communisme comme ultime résultat de la lutte de classe.

1.2. Le mode historique et transitoire de production capitaliste fondé sur l’exploitation de classe est, à cause de ses contradictions immanentes historiquement insurmontables, condamné à une mort violente.

1.3. Le Capital est valeur en procès parvenue à l’autonomie ; sa vie se résume à la production pour l’accumulation, la production pour l’extorsion de plus value.Le profit est l’aiguillon de toutes les passions bourgeoises.

1.4. Le Capital développe une contradiction croissante entre les forces productives et les rapports de production limités sur lesquels il s’est fondé. L’accumulation du capital engendre avec le prolétariat une misère croissante. C’est dire qu’il n’y a pas seulement reproduction du rapport d’exploitation du prolétariat, mais reproduction sur une échelle élargie : élargissement incessant d’un système qui fait jaillir la richesse à un pôle, le dénuement à l’autre.

1.5. Le salariat, aliénation de la force de travail, fait du travailleur un prolétaire, sans réserve, dépouillé de tout, non seulement du fruit de son travail, mais de son activité en tant qu’homme.

1.6. Le prolétaire est misérable parce que séparé des moyens de travail qui sont la propriété de la classe capitaliste. Le prolétaire est misérable parce que libre, libre donc forcé de vendre sa force de travail, de l’aliéner. Le prolétaire est misérable parce que contraint de se soumettre aux conditions de l’exploitation qui le dessaisissent de son activité essentielle et le dépouillent du fruit de son travail. Le prolétaire est misérable parce qu’il n’est jamais plus démuni que quand il sort du procès de production et de valorisation auquel il est soumis. Le prolétaire est misérable parce qu’il n’est jamais plus impuissant que quand il a engendré la richesse pour autrui et renouvelé la puissance étrangère et hostile qui l’exploitera encore et encore, le soumettra à la concurrence ou le jettera dans l’armée industrielle de réserve. Parce que misère ne signifie pas bas salaire mais aucune possibilité de satisfaire les besoins humains, émancipation véritable ne signifie pas « salaire équitable », émancipation véritable ne signifie pas non plus « haut salaire », mais suppression du salariat.

1.7. Le prolétariat est la seule classe qui supporte toutes les charges de la société, la seule classe qui produit la richesse matérielle et crée de la valeur, la seule classe à laquelle la plus value est extorquée, la seule classe exploitée par le capital, la seule classe parasitée par l’ensemble des couches moyennes improductives occupées à la circulation du capital et à la réalisation de la plus value, la seule classe qui peut aspirer à une révolution radicale, une révolution qui prend les choses à la racine.

1.8. Dans le prolétariat se trouve pratiquement réalisée l’abstraction de toute humanité. Le prolétariat est de cette société et n’est déjà plus de cette société. C’est une classe qui par ses souffrances universelles possède un caractère universel, une classe mondiale qui pour s’émanciper doit en finir avec sa propre condition de classe, donc avec les classes sociales en général.

1.9. Ce n’est qu’historiquement, et historiquement seulement, rarement en fait, que l’explosion des contradictions sociales dans la crise catastrophique engendre la lutte de classe entre le prolétariat et le Capital, 1848, 1871, 1905, 1917. Dans ces conditions déterminées, le prolétariat, classe en soi devient classe pour soi, se constitue en Parti Communiste, porte le Programme de la Révolution Intégrale, possédé par la passion de  sa disparition en tant que  classe il s’élève jusqu’à la solution finale à la question capitaliste. À ce point singulier, s’ouvre une phase historique de grande densité, où tout est possible. Le proletariat est revolutionnaire ou il n’est rien !

1.10. La domination totale du Capital sur le prolétariat se fonde sur les défaites historiques totales du prolétariat. Malheur aux vaincus ! Les cycles de contre-révolution s’étendent historiquement, 1852 - 1871, 1872 - 1905, 1906 - octobre 1917, novembre 1922…Le prolétariat est alors durablement séparé de son être, le Programme. La volonté du Capital et les vicissitudes de l’industrie moderne sont subies passivement comme le changement des saisons. Les lois du Capital s’imposent à lui comme des lois de la nature, et il fait sienne l’idéologie dominante, l’idéologie de la classe dominante.

1.11. La transformation et les bouleversements incessants des procès de travail permettent l’accession au mode de production spécifiquement capitaliste et la domination réelle sur le travail qui en résulte se généralise. Cette généralisation accentue la mystification liée au salaire, dissimule encore la source de la plus value, et aggrave encore le phénomène d’intégration du prolétariat.

1.12. Alors qu’augmente sa puissance contre-révolutionnaire et ses capacités de mystification. le Capitalisme triomphant, arrogant, prétend à l’Eternité. Cynique, il bafoue partout les besoins humains les plus élémentaires, affame l’homme ici en même temps qu’il exalte là le besoin frénétique de marchandises, réifie tout ce qu’il saisit, se constitue en une monstrueuse nécrose. Avec la transformation de l’argent en capital, c’est la communauté matérielle du Capital qui se substitue partout à la communauté humaine et naturelle : exploitation des possibilités d’expansion, conquête de nouveaux espaces, extension à toute la planète des conditions qui tarissent les sources vitales, épuisent la nature, font peser une menace grandissante sur la possibilité même de l’Humanité future. Et la société capitaliste nie toujours sa propre grossesse, mortifie le communisme qu’elle  porte dans ses flancs, refuse l’enfantement d’un monde nouveau, arrache toutes les survivances de vie générique, pourchasse l’humanité pour l’asphyxier jusque dans les profondeurs de la forêt primaire, où le communisme primitif, réalité à l’échelle du clan et de la tribu, se recroqueville et se dissimule encore.

1.13. Mais la limite pour le Capital c’est l’accumulation, autant dire que la limite pour le Capital c’est le Capital lui-même. Il n’y a pas de valorisation sans dévalorisation permanente des valeurs existantes et, à un certain point de l’évolution irrépressible de cette contradiction, il n’y a plus de possibilité future de valorisation sans destruction pure et simple des valeurs existantes.

1.14. L’accélération de l’accumulation et l’accroissement de la masse des profits, exigent l’augmentation de la productivité, résultent de l’augmentation du taux général de la plus-value, provoquent la baisse tendancielle du taux général de profit. La même loi à double face entraîne une hausse absolue de la masse de profit et une baisse du taux de celui-ci… , cause d’angoisse pour les capitalistes et leurs agents stipendiés. C’est la contradiction permanente entre l’impératif de la valorisation et la nécessité toute aussi impérieuse de la dévalorisation qui s’exprime ici.

1.15. Alors que la loi de la valeur domine le Capital en général, les capitaux particuliers, ennemis et concurrents acharnés, tentent bien de dominer la loi de la valeur, et, au détriment des plus faibles d’entre eux, de la faire jouer à leur avantage. Mais, ensemble, ligués pour conjurer l’issue catastrophique, ils escomptent toujours un relèvement du taux d’exploitation du prolétariat… Et celui-ci doit être toujours plus considérable pour que l’accumulation se poursuive : cause d’appauvrissement de l’ouvrier et d’abaissement de la valeur de sa force de travail, moyen de contre carrer la baisse tendancielle du taux de profit et de conjurer un temps la menace de son effondrement total inévitable à terme.

1.16. De même la masse de capital avancé et investit doit être toujours plus importante. Avec le recours au capital porteur d’intérêt et au système du crédit générateur d’un capital fictif, le capital, en accélérant la circulation, tente de s’émanciper de sa base matérielle et de dépasser ses limites immanentes. Et, à terme, l’effondrement du système est fatalement d’autant plus violent que sont grands les moyens déployés pour le différer.

1.17. Enfin, l’élargissement du marché mondial ne correspond jamais historiquement à l’accroissement de la production si bien qu’un élargissement du marché apparaît nécessairement insuffisant pour tout nouvel élargissement impératif de la production. La surproduction de marchandise est dans l’essence même du capital et le marché mondial est limité à tout instant. La lave des marchandises que dégueule le volcan de la production se déverse toujours dans le marais du marché. Quand, en fin de cycle, le marché apparaît trop étroit, la surproduction est manifeste. La crise du marché mondial résulte toujours de la crise du procès de production lui-même alors qu’elle l’annonce. Il en est de même de la crise financière et de l’effondrement du capital fictif qui en sont le prodrome et apparaissent, du fait de l’antériorité de leur manifestation, comme conséquence de la spéculation qui se dégonfle et non comme un résultat nécessaire de l’exubérance de la production elle-même.

 1.18. Nécessaires à sa conservation, solutions momentanées, moments de son procès vital, conditions de son développement, les destructions régulières et cycliques de capital rétablissent la continuité du procès de production capitaliste. Le capital est alors ramené par la violence au point, où, sans se suicider, il est à même d’employer de nouveau pleinement les capacités productives du prolétariat et d’élargir encore le procès d’accumulation. Arrêt de la production, stagnation et marasme, reprise et animation progressive, prospérité, surproduction effrénée et spéculation fiévreuse, telles sont les phases invariantes du cycle industriel qui précèdent les crises périodiques générales et mondiales. Ces crises de surproduction distinguent ce mode de production de tous les modes de productions antérieurs, violentes éruptions, elles concourent, à son rétablissement.

1.19. Les guerres intercapitalistes régionales et mondiales sont la continuation de la lutte économique acharnée que se livrent les capitaux particuliers et nationaux pour conjurer ou résoudre les crises. Le Capital détruit par là le trop de civilisation qu’il a produit, le trop de civilisation qui lui empêche de produire encore de la civilisation. Véritables cures de jouvence et de régénération, quand elles sont mondiales et non-transformées en révolution par le prolétariat (1939 – 1945), elles ouvrent, à l’échelle des continents, les perspectives de restructurations et de reconstructions qui s’étendent sur plusieurs cycles industriels couvrent plusieurs décennies.

1.20. Dans cette perspective, la décadence n’existe pas. L’expansion mondiale du Capital et l’extension mondiale de son marché que rythment les convulsions économiques périodiques toujours plus profondes et universelles, et que scandent les affrontements militaires toujours plus meurtriers, élargissent le champ d’action des contradictions fondamentales et déterminent le retour de la crise catastrophique du système capitaliste, qui déchaîne les explosions sociales et politiques et réunit les conditions  historiques de son renversement violent.

1.21. L’Etat bourgeois constitue toujours et partout l’organe de la dictature du Capital. Appareil militaire à armature bureaucratique et à blindage policier, c’est  le comité de défense exclusif des intérêts de la classe dominante et un rouage économique au service de la perpétuation de la domination de classe, particulièrement lorsque qu’il se fonde sur le système représentatif mystificateur de la démocratie politique et sociale. La domination de classe trouve dans la République la forme étatique spécifique du mode de production capitaliste, une forme mystificatrice qui accroît la puissance et la sécurité de la classe exploiteuse. Instrument d’apparente résolution des antagonismes de classe, le Parlement est au service de la dictature du Capital. Au moyen du fétichisme des consultations démocratiques l’Etat bourgeois légalise et dissimule l’injustice absolue qu’il fait subir au prolétariat.

1.22. Lorsque le prolétariat tente de modifier, de réformer, de contrôler le système capitaliste, il le fait perdurer, le renforce, aggrave encore sa propre situation et compromet l’avenir de l’humanité. En opposition à toutes les solutions réformistes et intermédistes,  il doit le briser, et il ne peut le briser sans se constituer en Parti de Classe donc en Parti Communiste pour abattre par la violence et la force des armes le pouvoir d’Etat du Capital. Il n’y a pas d’autre issue possible que la lutte de classe portée à ce sommet.

 


2/1 - La lutte de classe ou la mort ?

2.1.1. Au terme de l’expansion, la crise historique et mondiale du Capital interrompt brutalement les procès de valorisation et dévaste les conditions de la paix sociale. L’apathie, la passivité, la résignation, la prostration du prolétariat, sont balayées par l’effondrement de la prospérité. La base rationnelle et déclarée du syndicat, la lutte pour la fixation du prix de la force de travail à sa valeur, est sapée. Si la fonction syndicale est ainsi abolie, c’est que la défense des intérêts immédiats de la classe ouvrière ne peut plus être plus solidaire de la continuité du procès de production capitaliste et de sa puissance. Les aspirations révolutionnaires naissent de l’insatisfaction croissante, vécue et comprise des revendications, de la faillite des solutions réformistes et immédiatistes et de leurs programmes revendicatifs subordonnés à la loi de la valeur. Maintenant seulement, la haine des masses prolétariennes envers les syndicats est d’autant plus grande qu’elles ont longtemps séjourné dans les illusions réformistes qu’ils ont diffusées. Maintenant seulement, la satisfaction des besoins élémentaires est directement soumise au renversement du Capital. Les tentatives d’accommodations sont vaines et les compromis sont combattus. Alors des actes instinctifs, significatifs, déchirent le tissu de la démocratie sociale : a) Luttes revendicatives incontrôlées pour l’élévation du salaire, la réduction du temps, la diminution de l’intensité et l’amélioration des conditions de travail; b) Gonflement puis fragmentation et éclatement, des centrales syndicales ouvrières embourgeoisées en faillite; c) Renouveau de l’associationnisme ouvrier subversif ; d) Solidarité des ouvriers encore au travail et des ouvriers chômeurs de l’armée industrielle de réserve; e) Refus de la conservatrice « défense de l’emploi » et de la sollicitation du « droit au travail » qui signifie pouvoir du capital d’extorquer le sur travail; f) Refus de la revendication du « droit au logement » qui signifie pouvoir du capital d’encaisser les loyers; g) Dépassement des limitations nationales aux revendications ouvrières; h) Ruptures des liens de dépendance aux bagnes productifs (usines) et abandon du chauvinisme et du patriotisme d’entreprise ; déplacement du centre de gravité des luttes des entreprises en faillite à la rue; i) Sabotages industriels et mises à sac spontanés des lieux de travail; j) Grèves générales illégales et démonstrations de force ; k) Ripostes de la rue aux violences institutionnelles et démocratiques de l’Etat bourgeois; l) Luttes frontales contre le déchaînement des répressions policières;  m) Représailles contre les forces de la réaction et les milices patronales, escarmouches contre les forces de l’ordre bourgeois;  n) Attentats contre la démocratie et la paix sociale; o) Refus de la politique et de la participation aux élections, boycott des manifestations d’électoralisme et de parlementarisme; p) Rupture avec les partis politiques bourgeois et avec les partis révisionnistes ouvriers-bourgeois ; q) Lutte contre le  nationalisme et le social chauvinisme ; r) Émeutes industrielles et émeutes de la faim .

2.1.2. Le flot du désespoir n’est plus canalisable et l’agitation prolétarienne devient intolérable au Capital. Les luttes qui remontent du sous-sol de la société bourgeoise et surgissent du chaos renferment une âme universelle. Leur enchaînement dialectique provoque l’ionisation des molécules sociales et leur polarisation prélude à l’explosion du grand antagonisme de classe.

2.1.3. Au pôle réactionnaire les capitalistes et leurs agents sollicitent, unifient, activent frénétiquement toutes les composantes démocratiques, réformistes et conservatrices… Démocratiques, réformistes, donc conservatrices ! La masse réactionnaire fait corps avec la démocratie pure. Le parti de l’Ordre mobilise ses forces pour le dépassement de la crise historique : destruction des forces productives, liquidation du prolétariat, sont à l’ordre du jour. Les guerres locales et régionales, jusque-là contenues dans des limites compatibles avec la poursuite de l’expansion mondiale, ne suffisent plus à la destruction organisée des forces productives et des populations surnuméraires du point de vue du Capital. Préparée de longue date, et masquée jusqu’à la dernière minute par des simulacres de paix, la guerre mondiale s’impose. Se débarrasser du prolétariat, avant qu’il ne s’arme, est une urgence pour toutes les fractions du Capital mondial.

2.1.4. L’Etat démocratique apparaît au final pour ce qu’il a toujours été, totalitaire, terroriste, et bardé d’acier. D’autant plus totalitaire, terroriste et bardé d’acier que la démocratie a été depuis longtemps et profondément réalisée, et, qu’au profit de la civilisation meurtrière du Capital est agité l’épouvantail de la « barbarie ». La violence potentielle de l’Etat devient cinétique. Massacre des travailleurs embourgeoisés. Nouveau 1905 sanglant. Les dernières illusions pacifistes et démocratiques sont noyées dans le sang et les larmes. Effondrement de la mystification démocratique. Plus que les exhortations, c’est la violence et  le terrorisme de l’Etat bourgeois lui-même qui révolutionnent le prolétariat, le contraignent à réaliser ce qu’il doit réaliser conformément à la situation désespérée et à la mission qui est la sienne. 

2.1.5. La société se divise à nouveau en classes ouvertement ennemies et résolues à se battre. La mort… ou le combat ? !

2.1.6. Au sein d’une fraction significative du prolétariat s’impose enfin la nécessité du bouleversement complet de la société. Les manifestations d’une spontanéité, où le prolétariat agissait avant d’avoir voulu agir et où s’exprimaient instinctivement les tendances à la réappropriation de son être historique, sont rapidement dépassées. À l’oppression s’ajoute maintenant la conscience de l’oppression. La conscience de l’oppression rend l’oppression insupportable. Le sentiment de l’inconnu est balayé. La certitude de la fin prochaine du monde capitaliste déchire la nuit plombée de la contre-révolution. Quand l’aube se lève, l’horizon est écarlate comme le sang… Sang comme le drapeau de 1848.

2.1.7. Les forces subversives d’avant-garde sont enfin de nouveau confrontées à la perspective de l’unification et de la centralisation de l’action de classe, de la reformation du Parti de Classe. Cette perspective est depuis longtemps gravée sur les tables programmatiques immuables du communisme : le proletariat n’existe en tant que classe en lutte pour la satisfaction de ses interets historiques et pour diriger la revolution universelle que s’il se constitue en Parti Communiste et Mondial dans la condition de la crise historique qui est de ce fait transformee en crise singuliEre : la crise catastrophique pour le Capital. La situation libère la puissance explosive de l’alternative classique : guerre inter-capitaliste mondiale, ultime moyen de la régénérescence historique du Capital, ou-et révolution communiste mondiale.

 


2/2 - Parti Communiste Mondial

2.2.1. Le Parti Communiste Mondial surgit ex nihilo. Il est le produit médiat de l’histoire tourmentée, plusieurs fois brisée, du Parti Communiste dans son acception historique, et le produit immédiat de la crise catastrophique du Capital qui provoque le resurgissement de la lutte de classe. Le Parti Communiste Mondial fonde l’effectivité de son action sur une telle crise. Facteur déterminant de son approfondissement, il a pour objectif premier de favoriser la chute catastrophique du mode de production capitaliste et non de dissoudre la force de classe renaissante du prolétariat dans l’illusion réformiste de retenir, ou pis, d’invertir un tel mouvement. Il condamne, avec l’économie politique, les solutions capitalistes au dépassement de la crise catastrophique, dont la guerre mondiale, et il représente, d’emblée, une menace de mort pour le Capital. À ce titre, il ne saurait exister un seul instant sans subir les attaques frontales des forces réactionnaires regroupées sous le drapeau de la défense de la démocratie pure. Dés le premier jour de son existence, il est illégal, et se proclame lui-même illégaliste et non civilisé.

2.2.2. Le Parti Communiste Mondial est l’organe indispensable et exclusif de prévision, de direction et d’organisation de la lutte de classe pour le renversement violent de la société capitaliste et la réalisation du communisme.

2.2.3. Le Parti Communiste Mondial achève la restauration programmatique du communisme, enflamme la mémoire des tentatives révolutionnaires du passé (1848, 1871, 1905, 1917), réactive les enseignements des faillites de la Ligue des Communistes, de l’Association Internationale des Travailleurs ou Première Internationale, de l’Internationale réformiste et Social Démocrate ou Deuxième Internationale, et de Internationale Communiste ou Troisième Internationale, rappelle les leçons cuisantes des contre-révolutions qui ont tout emporté, et réaffirme la prévision révolutionnaire dans tous ces moments dialectiques : transformation de la crise catastrophique en révolution – liquidation de la perspective capitaliste de guerre mondiale ou transformation de la guerre mondiale en guerre civile – insurrection et destruction de l’Etat bourgeois – instauration de la dictature du prolétariat – communisme inférieur- communisme supérieur.

2.2.4. Le Parti Communiste Mondial réalise la fusion de la spontanéité révolutionnaire prolétarienne et du Programme Communiste. Il affirme que « sans théorie révolutionnaire il n’y aura pas de pratique révolutionnaire » !. Il renverse le sens de la praxis : la théorie révolutionnaire redevient force matérielle en pénétrant les multitudes subversives.

2.2.5. Le Parti Communiste Mondial, au sein des luttes partielles pour les intérêts immédiats et dans le combat pour les objectifs contingents de la classe ouvrière, dans le mouvement présent, défend et représente l’avenir du mouvement. Pour le succès éphémère d’un jour, il ne sacrifie pas le but au mouvement. Il se différencie parce qu’il a sur le reste du prolétariat non encore organisé en parti, c’est-à-dire non encore soumis au Programme et à l’autorité organique des principes communistes, l’avantage de l’intelligence historique des conditions, de la marche, des résultats généraux et de l’aboutissement de la lutte de classe.

2.2.6. Le Parti Communiste Mondial, sur le plan international, guide l’action tendanciellement révolutionnaire des mouvements locaux pour des intérêts encore limités vers la lutte générale et mondiale pour le résultat historique de l’émancipation universelle du prolétariat. Partout dans le monde, il affirme les solutions programmatiques et stratégiques de la révolution purement prolétarienne. Partout dans le monde, la révolution purement prolétarienne est à l’ordre du jour car le procès de mondialisation du Capital et d’universalisation de son marché, à travers les cycles de révolutions et de contre-révolutions, ont effacé progressivement les aires géohistoriques originelles et élevé son degré de pureté. Les phases des révolutions nationales et anti-coloniales sont closes . L’inégalité des développements du capital d’une nation à l’autre, d’une sphère de la production à l’autre, ne justifie aucune différence et adaptation du programme. Les mouvements nationaux sont condamnés. Il n’y a plus de luttes nationales et de luttes anti-coloniales progressistes, clarificatrices des antagonismes de classe. Il n’y a plus de perspective de « double révolution ». La révolution Russe de 1917 ne peut être prise comme un modèle ; dans l’Occident démocratique, elle ne devait pas être prise comme un modèle. L’alliance révolutionnaire avec la paysannerie dans la révolution démocratique, la trans-croissance de la révolution démocratique en dictature du prolétariat ont vécu. L’ouvrier des villes est le frère de classe de l’ouvrier agricole. Le paysan, fermier capitaliste, grand ou petit, est un ennemi irréductible à abattre. Le  développement du  Capital ramène partout les besoins de bouleversement au même niveau que dans les villes, simplifiant la perspective révolutionnaire. Le prolétariat a été produit à l’échelle planétaire, à l’échelle planétaire son accroissement absolu se poursuit. L’époque des internationales ouvrières est révolue, c’est un parti sans patrie ni frontière qu’il constitue d’emblée aux Etats-Unis pour concentrer ses forces au centre du Capital et de la contre révolution et frapper ici d’abord et sans tarder.

2.2.7. Le Parti Communiste Mondial est résolution des énigmes, il porte et dispense la connaissance d’un plan de vie pour l’espèce humaine. Il est défini par son être : le Programme Communiste. Il préfigure la future société communiste et anticipe en son sein le mode d’être d’une société sans classe : havre de paix pour le prolétaire en lutte contre le Capital.

2.2.8. Le Parti Communiste Mondial est unité dynamique disciplinée de structure et de mouvement tendu passionnément vers le communisme. Le principe du centralisme organique exprime la continuité de l’organisation de la classe en parti dans l’espace et le temps. Il signifie, reconnaissance de la théorie communiste en tant que système monolithique complet et achevé, invariance du programme, interdiction de tout enrichissement doctrinal et de toute innovation, négation de la liberté de critique, refus de toute discussion et de tout débat, absence de congrès, de consultation, de vote, de délégation, rejet du centralisme démocratique et de ses mécanismes constitutionnels. Les fonctions vitales différenciées du parti sont hiérarchisées, sans qu’il soit fait recours à la division du travail et référence à des statuts, et alors que l’on rejette expressément toute notion d’égalité. Au sommet de l’organisation pyramidale, comme à sa base, les militants différenciés sont anonymes, le culte de la personnalité n’existe pas, l’individu est nié, le carriérisme est condamné. Est reconnu comme membre sélectionné du parti, celui qui après avoir adhéré individuellement, se soumet inconditionnellement à l’autorité organique de ses principes et qui est actif dans le centralisme de son organisation. Les directives du Centre s’inscrivent dans les limites précises et intangibles tracées préalablement et définitivement par le Programme : interdiction est faite à tous, au Centre reconnu comme aux sections périphériques locales du parti, aux chefs désignés comme aux militants de la base, de modifier le programme et la stratégie, et de créer des fractions indépendantes ou des mouvements autonomes, d’improviser et d’expérimenter des tactiques aventuristes et des formes de luttes imprévues. Tous vérifient la conformité des mots d’ordre et de l’action au Programme. Tous exécutent inconditionnellement et de façon disciplinée l’action unitaire et centrale dictée par les principes indiscutés et indiscutables. Tous se mobilisent ainsi pour dresser les plus hauts obstacles aux dégénérescences et empêcher l’involution de la nature du parti.

2.2.9. Le Parti Communiste Mondial cultive en son sein le messianisme prolétarien. Il est le guide qui conduit la lutte à l’aide d’un système de principe qui peut être défini comme une mystique… l’ultime de toutes : tant et tant d’êtres lutteront et tomberont, non seulement dans le sacrifice suprême de la vie, mais dans celui de ne pas avoir la joie de tout contrôler avant de croire, ce qui sera accordé aux générations suivantes, grâce à la dernière qui aura eu pour mission d’être vengeresse dans une guerre d’hommes contre d’autres « hommes ».

2.2.10. Les fonctions restaurées du Parti Communiste sont développées sur le terrain exclusif de la lutte de classe.

  • Condamnation du révisionnisme, liquidation du doute sur la nécessité et la possibilité du bouleversement violent de la société ; négation des tentatives pacifistes  et conservatrices de restauration de la démocratie sociale ;
  • Réfutation des perspectives utopistes de développement durable, régulé, humanisé du Capital ;
  • Élimination de toute formulation programmatique des revendications économiques, programme nécessairement illusoire et réactionnaire ;
  • Négation de tout «programme minimum» et liquidation de tout «programme de transition» ;
  • Opposition résolue aux fronts populaires interclassistes et aux fronts uniques politiques et syndicaux ;
  • Refus du réformisme et des solutions capitalistes à la crise catastrophique ; les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes et un monde à gagner !
  • Transformation du renouveau des luttes revendicatives nécessairement sans issue en lutte de classe ; conversion de la déception face à l’impossibilité de la satisfaction des revendications élémentaires liées au salariat en volonté de destruction pure et simple du rapport d’exploitation capitaliste ;
  • Démonstration du caractère conservateur du mot d’ordre « un salaire équitable pour une journée de travail équitable » ; un seul mot d’ordre révolutionnaire « abolition du salariat » ;
  • Abstentionnisme syndical : désertion du syndicat, facteur de l’accumulation du capital et vecteur de la conservation du rapport d’exploitation, organe de la démocratie sociale irréversiblement intégré à l’Etat ;
  • Affirmation de l’anti-syndicalisme communiste de principe, poussé jusqu’à la destruction des syndicats piliers de l’ordre capitaliste ; négation de l’illusion du «syndicalisme rouge» ou du «syndicalisme de classe» ;
  • Luttes frontales contre les organes de la démocratie sociale et participative qui garantissent la paix sociale, le dialogue et la collaboration de classe ;
  • Dissolution des formes immédiates et spontanées de regroupements subversifs dans le contenu parti communiste et intégration de leurs forces vives ; aucune forme d’organisation intermédiaire entre le prolétariat et le Capital ne doit être conquise, consolidée et maintenue ; aucune complémentarité (parti - soviet - syndicat) ne peut plus être recherchée et conquise ;
  • Sabotage systématique des actions parlementaires, des élections et des manifestations de constitutionnalisme et d’électoralisme ;

2.2.11. Pour être intégral, le réarmement du prolétariat culmine dans la réunion des conditions militaires de la violence de classe pré insurrectionnelle et dans l’organisation préalable de l’insurrection générale. Toutes les luttes sont reliées à la résolution de la question militaire de l’armement : «qui a du fer a du pain» ! 

  • Conquête de la rue ;
  • Encouragement à la révolte et à l’émeute ;
  • Transformation de la violence anti-capitaliste instinctive en terrorisme prolétarien organisé ;
  • Excitation de la haine de classe  et exaltation de la passion de destruction ;
  • Incitation à l’assouvissement d’une vengeance de classe impitoyable avec la mise à l’index des têtes qui doivent tomber  et des cibles qui doivent être touchées en premier : industriels, rentiers, financiers, patrons, politiciens, chefs de parti, dirigeants syndicaux, journalistes ;
  • Création d’un climat d’insécurité pour la classe dominante : affrontements avec les milices patronales et les escadrons de la mort, harcèlement des patrouilles et des postes de police, attaque des commissariats et des gendarmeries ;
  • Armement du prolétariat ;
  • Constitution des fractions armées rouges, embryons de la future Armée Rouge de l’Etat prolétarien ;
  • Organisation militaire et constitution d’un appareil clandestin du Parti Communiste Mondial ;
  • Infiltration des armées bourgeoises ;
  • Élévation des connaissances scientifiques relatives aux stratégies et à la maîtrise des techniques militaires ;
  • Préparation au contrôle des arsenaux et des approvisionnements militaires ;

2.2.12. Dans le même temps, la force de frappe et la capacité de riposte prolétarienne grandissantes s’exercent contre la perspective de la troisième guerre mondiale qui doit être conjurée, ou, perspective plus dramatique lorsqu’elle celle ci est déjà déclenchée, pour sa transformation dans les plus bref délais en guerre civile ;

  • Dénonciation de la mobilisation militaire industrielle et  stigmatisation du vote des crédits de guerre ;
  • Destruction de tous les mémoriaux et symboles à la gloire du nationalisme et du colonialisme ;
  • Profanation des monuments aux morts des deux guerres mondiales pour le profit capitaliste et la liberté… d’exploiter ;
  • Défaitisme révolutionnaire : « le prolétariat n’a pas de patrie », il ne doit se draper dans aucun drapeau national ; conversion immédiate du refus de marcher, des rebellions, des mutineries des régiments, en oppositions armées systématiques aux mobilisations militaires nationales ;
  • Organisation de manifestations violentes contre l’envoi des troupes et le transport des moyens logistiques en direction des conflits régionaux et des guerres locales et régionales, préludes de la guerre mondiale ;
  • Grèves et sabotages ciblés dans les secteurs des industries d’armement ;
  • Sabotages des moyens de transport des troupes et attaque des points de rassemblements (casernes, ports, aéroports);
  • Condamnation du pacifisme, dénonciation des traités et des simulacres de paix qui dissimulent le militarisme bourgeois, attentats contre l’Organisation des Nations Unies.

 


3/1 - Insurrection

3.1.1. Pour détruire le système capitaliste le prolétariat révolutionnaire résout d’abord la question de la conquête du pouvoir.

3.1.2. Le spectre des défaites prolétariennes hante le monde et nourrit le doute. Les journées sanglantes de juin 1848 (Paris), les journées sanglantes de mai 1871 (Paris), les journées sanglantes de décembre 1905 (St Petersbourg), les journées sanglantes de Janvier 1919 (Berlin). Jamais le prolétariat n’a été à la hauteur des exigences historiques et tenté, le moment opportun, de prendre le pouvoir au centre du Capital (Angleterre en 1846-47, Etats-Unis en 1861-1865, Etats Unis en 1870-71, Etats-Unis 1901-1905, Etats-Unis 1912-1917. L’immaturité révolutionnaire, invariablement, a contraint le prolétariat à une mortelle stratégie défensive. C’est une des causes de ses défaites historiques et la cause principale de l’impossible mondialisation de la seule et première magnifique victoire, la dictature du prolétariat «russe» de l’Octobre Rouge de 1917. Le prolétariat a pris facilement le pouvoir, mais en l’absence des victoires «attendues» en Occident il lui fut impossible de le conserver, le procès de mondialisation de la révolution étant interrompu (novembre 1922).

3.1.3. Les obstacles matériels et idéologiques accumulés par les forces de la contre-révolution démocratique n’ont jamais été aussi grands. La classe dominante a tiré les leçons des trois tentatives de révolutions prolétariennes (1848 – 1871 – 1905) et de la seule révolution victorieuse (1917) qui l’ont fait seulement un instant vaciller. L’Etat de dictature démocratique est aujourd’hui, plus qu’hier encore, surarmé. Il est fort de l’expérience qu’il a accumulé en dépassant plusieurs crises catastrophiques et en liquidant, à chaque fois, la lutte de classe, les mouvements prolétariens insurrectionnels et la révolution qu’elles avaient fait naître. Lorsque les mouvements prolétariens posent la question sociale et rompent ouvertement avec la paix sociale, le Capital et ses valets leur opposent toutes les vraies fausses solutions mystificatrices. Quand il s’agit de la survie de tout le système mondial d’exploitation du prolétariat, le Capital exalte de mille façons la concurrence entre les fractions frères de la classe ouvrière, en même temps qu’il fait taire la concurrence et cesser momentanément les luttes entre les capitaux nationaux ennemis pour unifier par le haut le front des intérêts capitalistes. Quand l’incendie de la lutte de classe embrase la planète, c’est avec les flots de sang prolétaire qu’il l’éteint.

3.1.4. Pour prendre le pouvoir les difficultés à affronter sont immenses et appellent une détermination qui n’a pas d’exemple dans l’histoire tourmentée et plusieurs fois brisée de la lutte de classe. Le prolétariat vaincra à la condition, cette fois, de ne pas suivre la ligne de moindre résistance, mais de lancer l’offensive, de frapper violemment, avec ensemble, détermination et précision. De frapper d’abord au centre du Capital et de la contre-révolution, car centre du Capital et centre de la contre-révolution maintenant coïncident, puis, mais rapidement, sur tous les continents.

3.1.5. Le succès de l’insurrection révolutionnaire dépend de la pureté des Thèses du parti de classe, de sa puissance, de la clarté de ses mots d’ordre, de leur large diffusion, de sa capacité d’entraînement et de mobilisation dans un temps déterminé et compté, du degré de perfection de son organisation technique et militaire. L’insurrection est un art !

3.1.6. Le Parti Communiste Mondial considère préventivement les résultats de la période d’intensification et d’exaltation de la lutte de classe : a) L’appareil clandestin et illégal du Parti Communiste Mondial est solide ; b) Le développement du Parti Communiste Mondial est consolidé par l’encadrement du prolétariat dans les pays d’importance stratégique ; l’influence du Parti Communiste Mondial, le degré de combativité, la capacité de mobilisation de ses sections dans les principaux pays, sont optimales ; la victoire d’organisation mondiale du prolétariat est acquise ; c) L’attention révolutionnaire est concentrée sur la question militaire de la prise du pouvoir, alors que le terrain des compromissions démocratiques est déserté par les avant-gardes prolétariennes ; d) Le niveau de  l’armement est suffisant et les techniques d’insurrections adaptées aux formes modernes du pouvoir sont maîtrisées et les points de fragilité du système étatique clairement identifiés ; e) Les leçons des insurrections victorieuses (octobre 1917, Russie) et les leçons des insurrections manquées et des défaites dans les guerres révolutionnaires : juin 1848/Paris, mars 1871/Paris, janvier 1905/St Peters Bourg, août 1919/Hongrie, janvier1919/Berlin, août1920/Varsovie, automne 1920/Italie, octobre 1923/Hambourg, sont réactivées et largement diffusées dans les formations de combats ; f) La question de l’armement du prolétariat encore inorganisé et à conquérir en liaison avec l’offensive insurrectionnelle est intégrée à la perspective de la lutte ultérieure pour la conservation du pouvoir conquis ; g) Les divisions internes de la bourgeoisie sur le plan national et international offrent des possibilités de dislocation du front réactionnaire;

3.1.7. Le Parti Communiste Mondial reconnaît là les conditions insurrectionnelles et apprécie les possibilités de victoire. Les dirigeants de ses sections territoriales sont convoqués devant le comité central. Ici se tiennent les réunions secrètes de l’état-major militaire insurrectionnel clandestin chargé de planifier l’offensive insurrectionnelle générale centralisée pour la prise du pouvoir au centre du Capital (détermination du jour et de l’heure de l’insurrection) et de coordonner les offensives insurrectionnelles dans les autres pays. Le Plan de l’insurrection est clandestinement diffusé.

3.1.8. Le Parti Communiste Mondial déclenche, et dirige l’insurrection armée :

  • Assaut à l’Etat bourgeois et attaque des forces armées et des forces de l’ordre capitalistes, au centre du Capital, aux Etats-Unis d’Amérique ;
  • Offensives fulgurantes de la garde rouge, des sections d’assaut du Parti, et des fractions armées de prolétaires, pour le contrôle centralisé des centres névralgiques du Capital: centrales électriques et nucléaires, gares, postes, centrales téléphoniques, satellites, télévisions, radios, journaux ;
  • Prise d’assaut du siège du pouvoir militaire (Pentagone);
  • Bombardement du siège du pouvoir politique (Maison-Blanche) ;
  • Guerre civile, une guerre sans limites ;
  • Guerre prolétarienne aux guerres inter-capitalistes locales en cours, défaitisme révolutionnaire et offensive pour la cessation immédiate de tous les conflits nationaux inter-capitalistes ;
  • Manifestations d’internationalisme et fraternisation du prolétariat au-delà des frontières ;
  • Lutte mondiale du prolétariat de tous les pays pour faire face aux mouvements périphériques des armées nationales bourgeoises coalisées des Etats démocratiques et éviter que se forme face au pouvoir prolétarien naissant un front contre-révolutionnaire, ou pour le briser lorsqu’il se forme ;
  • Attaque des bases militaires américaines de par le monde et des sources de leur approvisionnement ;
  • Succession ininterrompue des offensives insurrectionnelles dans les autres pays jusqu’à la victoire mondiale ;

 


3/2 - Dictature du prolétariat
Déclaration des principes
et Instauration de l'Etat de transition

3.2.1. Immédiatement après l’insurrection victorieuse, la dictature du prolétariat est instaurée, son but est proclamé, sans mystification. La dictature du prolEtariat est un Etat de classe EdifiE sur la ruine des Etats bourgeois, Un Etat de transition  dont le but dEclarE est de dEtruire les classes et de libErer le communisme. La destruction des classes achevée au terme de la phase du communisme inférieur est le fondement même de sa propre disparition en tant qu’Etat de transition. Seul le communisme supérieur verra la disparition complète de tout Etat. Ainsi, la périodisation du communisme est clairement affirmée et la déclaration des principes de la révolution intégrale est diffusée par tous les moyens de propagande immédiatement saisis et activés.

3.2.2. La dictature du prolétariat c’est l’activité Etatique totalitaire du Parti Communiste Mondial pour la realisation du programme Communiste. Tous les pouvoirs sont concentrés et centralisés dans les mains du Parti Communiste Mondial. Le Parti Communiste Mondial dirige d’une main de fer une lutte de classe qui, portée à son paroxysme, renverse dialectiquement le rapport de force Capital-Prolétariat. Avec l’édification de l’appareil d’Etat, les conditions de l’exercice du totalitarisme révolutionnaire pour la destruction des classes sociales sont réunies. L’exercice du pouvoir n’est pas partagé. Le Parti Communiste Mondial est omniprésent et omnipotent. Il soumet toutes les parties au Tout, les intérêts particuliers de telle ou telle fraction du prolétariat à l’intérêt général. Il n’y a plus de solution tactique directe ou indirecte à mettre en avant car il n’y a plus, nulle part, de perspective d’alliance de classe qui soit révolutionnaire. La stratégie de mondialisation de la dictature du prolétariat pour la révolution purement prolétarienne est directement mise en œuvre. Du premier Etat prolétarien constitué, des Etats Unis d’Amérique, commence le mouvement qui doit embrasser le monde ou bien périr.

3.2.3. Les premières mesures de la dictature du prolétariat répondent à la question vitale de la conservation et de l’extension du pouvoir prolétarien. Leur succès est soumis à condition : tous les organes différenciés de l’Etat prolétarien de transition chargés de l’exécution des mesures révolutionnaires se soumettent volontairement à l’autorité organique du Programme Communiste ; toutes les forces subversives sont converties en moment conscient de constitution de l’Etat prolétarien de transition ; la conquête des fractions non encore organisées du prolétariat, question d’efficacité, n’est pas soumise à la loi du nombre ; l’exercice de la dictature du prolétariat n’est pas assujetti à la «conquête de la majorité» ; les organes étatiques chargés de la mise en œuvre du programme de destruction des classes adoptent le principe du centralisme organique caractéristique du parti ; les survivances éventuelles de la démocratie, ou d’illusion de développement de la «démocratie prolétarienne» au sein des organes de l’Etat prolétarien sont éradiquées ; désignation et cooptation des éléments les plus déterminés dans les organes de direction, de transmission des mots d’ordre et de contrôle des réalisations remplacent avantageusement les mécanismes électoraux utilisés lors les tentatives révolutionnaires d’hier dans le cadre des révolutions doubles ou révolutions impures (révolution d’Octobre 1917).

3.2.4. La démocratie est fondée sur les principes historiques du Capital : liberté, égalité, fraternité. La démocratie est l’énigme résolue de toutes les constitutions. Les constitutions démocratiques consacrent la division de la société en classes antagoniques, et instituent la coexistence pacifique entre les classes ennemies. Les constitutions démocratiques prévoient aussi les dispositifs violents de défense des intérêts de la classe dominante, de protection des profits et de la perpétuation de leurs conditions, la séparation des producteurs des moyens de vie, la production et la reproduction du rapport d’exploitation de classe. Le Capital a réalisé, dans, par, et pour lui même, le programme démocratique. La réalisation de la liberté de l’égalité provoque l’inégalité et le despotisme. Le programme démocratique, épousé par le révisionnisme, masque l’exploitation de classe, produit l’intégration de la classe ouvrière, engendre l’impuissance politique absolue du prolétariat et la force économique totalitaire du Capital. Il n’y aura pas de démocratie plus sociale que la démocratie sociale réalisée par le Capital pour lui même. La République Démocratique a été la forme politique mystificatrice la plus adaptée à l’exercice durable de la dictature du Capital. Le fascisme, riposte nationale, forme plus fragile, plus circonstancielle et moins pérenne de la dictature du Capital, a réalisé historiquement et localement le programme réformiste social-démocrate et la démocratie en triomphant mondialement a accompli le fascisme. C’est sous la forme de la démocratie pure, la plus adéquate au renouvellement des conditions du totalitarisme bourgeois que le Capital affronte, dans la crise catastrophique, l’explosion des contradictions qu’il a engendrées, et c’est sous cette forme parfaite qu’elle périt sous les coups chargés de haine du prolétariat.

3.2.5. L’Etat de transition exerce un pouvoir inflexible qui s’appuie directement sur la violence et n’est soumis à aucune loi. Il ne saurait sans faillir, revendiquer la démocratie, ou instaurer une démocratie particulière ni comme but, ni comme moyen, ni comme mécanisme interne. Le communisme est negation de la démocratie, de toute democratie, car il est realisation de la communauté  humaine. La dictature du prolétariat pour supprimer la démocratie en général ne la réalise pas sous une forme particulière et illusoire. La «démocratie prolétarienne» a vécu dans les conditions de la double révolution (1917), elle est un mortel contre-sens dans les conditions de la révolution pure.

3.2.6. Avant de s’attaquer aux fondements mêmes de la démocratie, la loi de la valeur ou loi des échanges entre équivalents, la dictature du prolétariat liquide d’abord et rapidement toutes les superstructures politiques et institutionnelles de la démocratie, disperse les assemblées de bavards, casse les coquilles vides.

  • Destruction de toutes les institutions démocratiques, législatives, exécutives et judiciaires : a/ Parlement, b/ Sénat, c/ administration, d/ tribunaux ; les édifices qui abritent ces institutions flambent s’ils n’ont pas encore flambé ; la lumière de l’incendie éclaire l’esprit du temps ;
  • Abrogation de toute Constitution, de toute Loi et de tout Droit;
  • Suppression du suffrage universel et du principe démocratique majoritaire ;
  • Interdiction de toutes les assemblées élues représentatives, de tous les partis politiques, de tous les syndicats, de tous les conseils, de toutes les associations ;
  • Élimination de l’électoralisme ;

3.2.7. En même temps l’Etat prolétarien exalte le principe d’intolérance révolutionnaire, s’attaque tout aussi rapidement à la capacité de mystification démocratique sous ses autres formes et à tous les moyens de la propagande indépendante donc bourgeoise.

  • Élimination de la presse libre ;
  • Fermeture des écoles religieuses et laïques et des universités ;
  • Interdiction des religions, des cultes, des confessions, des sociétés secrètes, des franc-maçonneries, des ligues privées, de tous les particularismes, de tous les rassemblements communautaristes et de toutes activités antisociales parasitaires ;
  • Ruine des colonnes Vendôme, des arcs de triomphe, des statues de la liberté, de tous les symboles honteux et de toutes les représentations monumentales odieuses du Capital ;
  • Autodafé de la littérature bourgeoise  et des expressions de son idéologie frelatée, de sa culture putride, de sa morale nauséabonde ;

3.2.8. La violence de classe est l’accoucheuse d’une sociEtE en travail. Rien ne se fera sans la passion fanatique de l’anéantissement de l’ennemi de classe. Pour détruire au plus vite les résistances, une politique d’extermination systématique de la classe capitaliste et de ses alliés est rapidement mise en œuvre dés le lendemain de la prise du pouvoir. La solution finale de la question capitaliste s’appuie sur la terreur révolutionnaire. Cette terreur ne prend fin que lorsqu’il n’y a plus d’expression de la volonté de protéger la propriété et de rétablir le Capital, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a plus de classe réactionnaire à éliminer. La classe capitaliste est réactionnaire vis-à-vis du prolétariat dès que, par les moyens militaires, économiques, sociaux, politiques ou idéologiques dont elle dispose, elle cherche à perpétuer le caractère capitaliste de la production que le développement historique a historiquement condamné, que la crise catastrophique a frappé, et que le prolétariat doit détruire enfin pour accoucher la société communiste. La formidable puissance contre-révolutionnaire que la classe capitaliste a emmagasiné ne peut être défaite si l’Etat de classe fait preuve de modération et montre la moindre hésitation dans l’emploi de la force et de la violence. La violence de classe ne saurait être excessive puisqu’elle doit être totale et systématisée. La classe dominante ne doit pas être dominée à son tour mais supprimée. Républicanisme, humanisme, romantisme ont toujours été à l’origine des défaites sanglantes et des lendemains qui déchantent. Leurs survivances sont éradiquées. La déclaration des Droits de l’homme et du citoyen est foulée aux pieds. À leur morale bourgeoise, une morale destinée à maintenir le prolétariat sous le joug, à leurs proclamations judéo-chrétiennes hypocrites sur le caractère sacré de la vie humaine, le mouvement révolutionnaire oppose les principes qui mettent fin à l’exploitation de l’homme par l’homme. Le crime contre l’Humanité c’est le Capital ! La ruine de la Civilisation n’est pas seulement encouragée, elle est sauvagement organisée.

3.2.9. La dictature du prolétariat n’est pas un « demi-Etat » (notion quantitative de Lénine finalement impuissante à définir la qualité révolutionnaire), ce n’est pas non plus un « Etat-commune » (Engels), ce n’est pas enfin un « Etat National», c’est un Etat par nature mondial, sans patrie ni frontière. qui porte la lutte de classe à son sommet. De la rapidité de son épanouissement et de la plénitude de ses réalisations à l’échelle mondiale dépend son dépérissement. Les causes de ce dépérissement ne sont pas inscrites dans une « constitution  prolétarienne » quelconque, et il n'est pas assuré par un nouveau « code civil », ou encore par des « statuts ». Ce n’est pas parce qu’il est constitué de telle ou telle façon qu’il dépérit. Ce n’est pas une forme idéale d’organisation qui garantie son extinction progressive. Son entrée en sommeil est le résultat de la mise en œuvre systématique et périodisée du programme communiste ; le résultat certain de la continuité des réalisations programmatiques au cœur d’un rapport de force étendu à la planète. Dialectique !

  • Désarmement général de la classe capitaliste, de ses agents et de ses mercenaires ;
  • Liquidation des conspirations réactionnaires au moyen d’une police secrète dotée des techniques les plus modernes ;
  • Erection de tribunaux révolutionnaires, pour des sentences de classe exemplaires : peine de mort pour tous ceux qui vivaient et veulent continuer de vivre du travail d’autrui : exploiteurs, profiteurs, rentiers, agioteurs, spéculateurs, tradeurs, boursicoteurs et parasites de droit commun ;
  • Prise en otage des grands patrons, des magnats de la haute finance, des trafiquants, des affairistes, des représentants et des chantres les plus populaires de la classe dominante, des chefs d’Etat, des politiciens stipendiés d’envergure nationale et internationale, formation d’un bouclier « humain » pour décourager les menées contre-révolutionnaires ; exécution à volonté des otages;
  • Libération immédiate des camarades emprisonnés et des détenus pour les délits et les vols provoqués par la misère;
  • Conversion des prisons en lieu de répression et de coercition de toutes les oppositions à la révolution ;
  • Ouverture de camp de travail pour tous ceux qui ne représentent pas un danger immédiat  mais hésitent à soutenir la dictature du prolétariat ; transformation de leur hésitation ou neutralité coupable en participation forcée aux travaux d’intérêts révolutionnaires.

3.2.10 la dictature du prolétariat s’appuie sur l’appareil militaire centralisé et discipliné de l’Armée Rouge. L’Etat prolétarien ne pourrait rien, ou peu et pas longtemps, avant d’être renversé, sans la constitution d’une Armée Rouge régulière  levée pour mettre en échec et anéantir les armées bourgeoises fédérées dans la lutte contre la/les premières insurrections victorieuses, une Armée Rouge pour les guerres civiles (à l’intérieur de l’aire primitivement forcement limitée de la Révolution) et les guerres révolutionnaires (pour étendre rapidement la Révolution à l’extérieur de cette aire). L’Armée Rouge fond en un même corps, et place sous le commandement du Parti Communiste Mondial, les énergies révolutionnaires qui formées pour la lutte et préparées de longue date ont conduit la première insurrection sous sa direction, celles qui ont surgi spontanément de la situation insurrectionnelle, celles qui gagnées rapidement au Programme Communiste sont nées du mouvement insurrectionnel victorieux. Dans le même temps, le pouvoir s’emploi à remporter l’adhésion à la guerre civile des masses encore indécises, ainsi qu’à conjurer le défaitisme, mater toutes les expressions d’insubordination, et punir sévèrement les trahisons. La création de l’Armée Rouge couronne la phase d’instauration de la dictature du prolétariat.

  • Désignation de l’état-major communiste des forces armées prolétariennes ;
  • Sélection des cadres et formation des officiers communistes de l’Armée rouge ;
  • Unification de toutes les fractions armées rouges au sein de l’Armée Rouge centralisée et régulière ;
  • Intégration individuelle à l’Armée Rouge des membres des milices prolétariennes nées de la phase pré-insurrectionnelle et des formations de combat actives dans la phase insurrectionnelle ;
  • Obligation du service militaire à tous les membres de la société en âge et en état de porter les armes, conscription obligatoire;
  • Organisation territoriale des corps d’armée ;
  • Développement de l’Art de la guerre de classe ;
  • Soumission à l’Etat prolétarien des spécialistes bourgeois (transfuges ou réquisitionnés) des sciences et de la maîtrise des pratiques militaires ;
  • Instruction militaire et programmatique à tous les échelons ;
  • Propagande et généralisation des enseignements des guerres civiles prolétariennes ;
  • Levée et entraînement d’une armée de réserve ; 
  • Lutte contre l’insoumission, la désertion, la résistance à la révolution, levée d’une armée de l’arrière chargée des travaux d’intérêts généraux.

3.2.11. Le Parti Communiste Mondial dirige les Guerres prolétariennes, la Guerre civile contre l’ennemi intérieur, la Guerre défensive contre l’ennemi extérieur, la Guerre d’offensive révolutionnaire et d’exportation de la révolution, prépare de nouvelles insurrections, décide de la stratégie et coordonne les offensives internationales pour la mondialisation de la dictature du prolétariat, son extension au monde.

 


3/3 - Abolition de toute propriété,
politique provisoire des urgences
et militarisation de la société

3.3.1. La dictature du prolétariat élimine la propriété de la terre, des installations productives et des produits du travail.

  • Abolition de tout titre de propriété, suppression de toutes les formes de propriétés ;
  • Expropriation, réquisition, prise de possession, occupation et mise sous contrôle prolétarien : a) des centres de distribution de l’énergie (nucléaire, électrique, pétrolière, gazière), des usines d’armement, des centres de stockage des munitions, des moyens de transport (trains, avions, bateaux), des moyens d’information et de propagande (postes, télécommunications, télévisions, radios, courriers électroniques, réseaux informatiques, imprimeries), des bâtiments publics administratifs ; b) des logements et des biens immobiliers; c) des moyens de production (usines, fermes, barrages), des moyens d’approvisionnement et de distribution, des lieux de stockage, des centres de recherche, des hôpitaux ;
  • Fermeture immédiate des industries nuisibles et des secteurs improductifs ;
  • Clôture et liquidation immédiate des institutions économiques financières et commerciales: a/ banques nationales, b/ banque mondiale, c/ bourses, d/ fonds monétaires, e/ trésor public, f/ organisation mondiale du commerce, g/ mont-de-piété, h/ organismes comptables,  i / institutions  notariées ;
  • Les expropriateurs ainsi expropriés, les propriétaires et patrons qui ne se résignent pas et continuent de faire valoir leurs « droits du citoyen » à l’exploitation sont immédiatement déférés devant les tribunaux révolutionnaires et durement châtiés ;

3.3.2. En frappant d’abord les conditions juridiques de l’aliénation et de l’exploitation, la dictature du prolétariat supprime la rente foncière, le profit, l’intérêt, en lesquelles les fractions complices de la bourgeoisie se répartissent la plus value extorquée. Mais, ce qui est en perspective, ce n’est pas un timide et banal transfert de la propriété d’un sujet individuel à un sujet social, mais la jouissance collective et communautaire de tous les moyens de production et de distribution. La rupture ne se présente pas, cette fois, sous la forme désuète du remplacement de la propriété individuelle, privée, ou par action, par la propriété « sociale », « collective », « des producteurs », et moins encore « de la nation ». Ces formules du passé sont de piteuses parodies du programme original et ne conduisent pas à la destruction de la qualité de capital des forces productives.

3.3.3. La main mise sur les moyens de production et de distribution et leur contrôle est à la charge des organes sociaux de l’État prolétarien. L’activité étatique centralisatrice et unificatrice des poussées subversives des masses ouvrières compte sur un réseau serré d’organes sociaux transmettant sur le front du travail, répercutant sur les lieux de travail les directives du programme communiste. Dans les turbulences de la guerre civile, la lutte de classe est dirigée sur tous les fronts, intérieurs et extérieurs. Le travail associé n’échappe pas à la militarisation revolutionnaire generale de la societe. Obligation est faite à tous les travailleurs qui ne sont pas mobilisés immédiatement sur le front de la guerre civile, dans l’Armée Rouge ou dans la Garde Rouge, d’appartenir à de tels organes. Ces unités d’action n’ont pas de vocation syndicale. Ni « syndicats de classe », ni « conseils ouvriers », ni « conseil d’usine », elles ne peuvent revendiquer aucune forme d’indépendance et d’autonomie. À la faillite de tout syndicalisme dans les conditions de la crise catastrophique ne saurait succéder un syndicalisme révolutionné. Le « syndicalisme révolutionnaire », mythe sous la dictature du Capital, n’a pas de base matérielle ni de fondement programmatique sous l’Etat de transition : toutes les revendications particularistes opposées à l’intérêt général sont déclarées contre-révolutionnaires. Comme le Parti et comme l’Etat, les nouveaux organes sont organisés sur la base territoriale et non sur la base des cellules d’entreprise conformément à la destruction en cours du caractère d’entreprise des unités de production.

 3.3.4. Le retour offensif des classes capitalistes dépossédées et qui ne veulent pas laisser se développer le nouveau monde est anticipé. La victoire dans les guerres de classes suppose une prompte mobilisation post insurrectionnelle des moyens militaires et paramilitaires arrachés à la bourgeoisie et placés sous le contrôle prolétarien. Le succès des offensives dépend encore d’un « industrialisme de guerre » lié au déchaînement des luttes politiques, armées et coercitives. L’encadrement du prolétariat agissant dans les secteurs chargés des opérations militaires industrielles est essentiel à la survie de la dictature du prolétariat, déterminant pour le succès de la révolution.

  • Conduite des opérations militaro industrielles pour la poursuite de la production et la maintenance des moyens militaires ;
  • Mobilisation par le « génie prolétarien » des moyens logistiques pour l’approvisionnement de l’Armée Rouge et le développement de la guerre de classe ;

3.3.5 Inévitablement approximatives, déséquilibrées, les opérations industrielles commanditées et orchestrées dans le fracas de l’effondrement d’un monde, ne répondent pas aux canons d’une rationalité économique abstraite, mais au difficile problème militaire de la consolidation du pouvoir d’un Etat de toute part menacé. La situation exige une politique économique provisoire des urgences qui tire un train blindé de mesures :

  • Administration des stocks saisis ;
  • Protection de l’accès à l’eau et aux produits de première nécessité ;
  • Restauration, maintenance, continuité du fonctionnement des infrastructures nécessaires à la vie ;
  • Recensement, recrutement, déplacement, répartition des ouvriers d’une unité de production à l’autre ;
  • Canalisation du  flux des travailleurs volontaires libérés des secteurs improductifs ;
  • Redistribution des logements en fonction des besoins de la lutte ;

 

 


4 - Liquidation systématique
du rapport d'exploitation capitaliste
et de la loi de la valeur

4.1. La soumission de la loi de la valeur et la soumission à la loi de la valeur caractérisent le Capital. La liquidation de la loi de la valeur définit le communisme de la première phase. La suppression de toutes les limites immanentes à la production fondée sur le Capital, se résume à la suppression de la loi de la valeur et à la destruction de toute possibilité de valorisation. L’achèvement de la liquidation du rapport d’aliénation (achat de la force de travail) et d’exploitation (consommation productive de la force de travail/marchandise singulière en vue de la création de plus value, valorisation), la liquidation complète du salariat et de l’économie marchande, et, dialectiquement, la mise en œuvre des nouvelles normes de la consommation et de la production sociale et socialisée, caractérisent le communisme de la première phase ou « communisme inférieur ». Celui-ci, ne peut advenir avant que l’Etat prolétarien originellement issu de l’aire géo-sociale où l’insurrection est primitivement victorieuse (les Etats-Unis d’Amérique) ne se soit édifié et n’ait étendu sa domination incontestée à l’ensemble du monde capitaliste et civilisé. Au-delà du premier moment de l’expropriation et de la prise de contrôle de l’appareil de production, l’entrée en vigueur des nouveaux principes est soumise à la réunion de conditions historiques, politiques et militaires, impératives. Cette entrée en vigueur est subordonnée à la victoire complète du prolétariat dans tous les grands centres capitalistes dominants, à l’échelle des continents, sur tous les lieux d’importance stratégique. Il n’y a pas eu, et il n’y aura jamais, de « socialisme dans un seul pays ». Il n’y a pas eu, et il n’y aura jamais de « voies nationales au socialisme ». Il n’y a pas eu, et il n’y aura jamais, de réalisation du programme communiste sans mondialisation de la dictature du prolétariat et sans intervention despotique généralisée du prolétariat à l’échelle du monde. Il n’y a pas eu et il n’y aura jamais de « construction du communisme dans un seul pays » parce que l’on ne construit pas le communisme. On édifie l’Etat de dictature qui le libère des entrailles capitalistes. L’existence d’un « communisme » dans les limites de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques est la plus grande mystification du siècle.

4.2. Après la mondialisation de la dictature du prolétariat, qui n’est pas immédiate et instantanée, mais doit être inexorable pour empêcher tout isolement et tout retour en arrière qui - comme par le passé - seraient fatals, la suppression des bases matérielles de l’exploitation de classe devient systématique et ... facile.

  • Élimination du caractère d’entreprise, monétaire, mercantile, de la production ;
  • Interdiction de l’achat et de vente de la force de travail, suppression du salariat ; la force de travail n’est plus une marchandise ; le procès de production immédiat n’est plus un procès de valorisation ; le produit du travail n’est plus une marchandise ;
  • Liquidation du fondement de la distinction travail / nécessaire surtravail ;
  • Généralisation de la condition de prolétaire, généralisation du travail manuel, premier moment de la disparition du prolétariat  et de l’universalisation du travail vital ;
  • Obligation du travail étendue à tous les membres de la société à l’exception des enfants en bas âge qui ne sont pas encore capables de travailler et des personnes malades ou trop âgées qui ne sont plus en état de travailler et qui sont choyées, soignées et accompagnées : « qui est en âge et en état de travailler et ne travaille pas ne mange pas !» ;
  • Réduction drastique de la durée de la journée de travail ;
  • Suppression de toutes les formes de la division du travail, des métiers, des spécialisations, des carrières, des titres, des activités parasitaires intellectuelles, philosophiques, artistiques, et culturelles ;
  • Distribution, rotation des charges sociales,  et redistribution gratuite des logements en fonction de cette nouvelle répartition ;
  • Instauration du « bon de travail » pour le contingentement transitoire et la distribution - selon la quantité et la qualité du travail fourni - du produit social du travail associé ; le « bon de travail » que reçoit le travailleur comme reconnaissance de sa participation à l’activité productive est ni accumulable, ni échangeable, ni monnaie, ni moyen de circulation ; l’assignation des biens ne se fait plus par l’intermédiaire de l’achat mercantile et avec le moyen monétaire ; la consommation aussi n’est déjà plus individuelle mais sociale ;
  • Éradication des formes pathologiques de la consommation héritées de la société mercantile ;

4.3. Même si, inévitablement, le communisme de la première phase porte encore certains stigmates d’une société qui sort des flancs de la société bourgeoise, la société affirme d’emblée, « vivre du travail d’autrui est désormais impossible ! », « n’est un homme que celui qui travaille ! ». Présuppositions et but de la production sont renversés, conditions et nature du travail sont bouleversées. Le travail est complètement changé dans sa réalité et dans sa substance. Alors que l’âme sociale généreuse de la Révolution ne s’exprimait que par anticipation dans certains actes précédents de la dictature révolutionnaire, maintenant elle s’affirme pleinement et directement. Il était nécessaire, il  est désormais possible, d’apprécier les besoins sociaux immédiats et futurs. Il était nécessaire, il est désormais possible, de planifier la consommation humaine et d’organiser l’activité productive à partir de cette planification. Il était nécessaire, il est désormais possible, d’anticiper la satisfaction progressive de tous les besoins réels et révolutionnés de l’espèce humaine renaissante. Tout ce qui était nécessaire et vital devient possible et d’autant plus facile à réaliser que le Capital lui-même a longtemps œuvré à la socialisation générale des forces productives, au bouleversement continuel des procès de travail et des formes de la coopération.

  • Recensement continuel de toutes les forces productives et appréciation de leur accroissement au moyen de la mise en conformité des moyens informatiques et statistiques avec la comptabilité des quantités physiques ;
  • Développement des forces productives du travail associé et combiné, des formes supérieures de la coopération, de l’automation enfin conçue comme moyen de supprimer les dangers, les peines et les efforts inutiles ;
  • Levée des armées rouges du travail volontaire pour leur mobilisation sur les deux fronts planétaires des luttes contre la famine et les épidémies ;
  • Arrêt de la recherche scientifique dans les domaines liées à l’épanouissement de la marchandise et orientation de la recherche scientifique dans le sens de la prévision des risques, de la prévention des dangers et des maladies, de l’amélioration continuelle des conditions de vie, du bien être et de l’épanouissement de l’Homme ;
  • Poursuite de la destruction des secteurs de la production nuisible à l’Homme, liquidation de l’héritage du passé,  réparation des dégâts, assainissement et purification de toutes les activités productives ;
  • Désertion des zones dangereuses, contaminées et insalubres ; déplacement des populations menacées et organisation de leurs migrations dans des zones sécurisées, décontaminées et saines ;
  • Priorisation de la production agricole diversifiée et de qualité, mécanisation et adaptation de cette production à l’échelle des besoins et des capacités de régénération des sols et de l’eau ;
  • Reconversion des secteurs de production destinés aux produits utiles et réorientation de leurs développements en dehors de tout gaspillage des matières premières et des ressources énergétiques ;
  • Cessation de toute agression et de toute détérioration des systèmes naturels, restauration des équilibres dynamiques entre les espèces vivantes ; recensement des espèces animales et végétales survivantes, moratoire sur le prélèvement des espèces en voie de disparition, mesures conservatoires et régulations des prélèvements ;
  • Exhumation de toutes les découvertes et inventions d’utilité collectives enterrées sous la domination des intérêts particuliers en vigueur dans la communauté matérielle du Capital ;
  • Intégration des techniques, du savoir-faire des générations passées aux nouvelles activités sociales et transmission des connaissances aux nouvelles générations;
  • Création d’un langage universel où l’obstacle des langues nationales n’existe plus, où le singulier des grammairiens est emporté par la vague révolutionnaire, où le vocabulaire lié à la société marchande a disparu à tout jamais car il n’est plus question d’avoir et de capitalisation mais d’être, être décliné à l’infini ;
  • Instruction des jeunes générations par leur intégration directe et permanente à toutes les activités sociales sans exception; continuité de la participation des personnes âgées à la vie sociale ;
  • Suppression de la famille, de l'héritage, du mariage , prostitution légale, et de toutes les autres formes de prostitution, de l’aliénation et de l’abjection de la sexualité dans lesquelles s’expriment l’infinie dégradation des rapports femmes/hommes, de la subornation, de  la corruption et du commerce de la sexualité de tous ;
  • Planification des naissances et régulation de l’augmentation des membres de l’espèce ; adaptation de la procréation aux capacités appréciées et aux besoins régénérés d’une société féconde ;
  • Ruine de la civilisation, destruction des villes et de leurs excroissances, les bidonvilles ;
  • Suppression des limitations nationales et géopolitiques au peuplement et à l’occupation harmonieuse des espaces habitables ;
  • Créations des infrastructures collectives propres à l’épanouissement de formes de vie communautaires ; adaptation des études et des réalisations architecturales au nouveau mode de vie ;
  • Grands travaux d’aménagement des territoires, viabilisation, irrigation ;
  • Destruction de leur luxe et réconciliation dans l’objet de l’utile et de l’agréable ; suppression de l’art en tant qu’activité séparée de la production sociale ;
  • Intégration au devenir communiste des usages et traditions communistes ancestrales subsistantes et ressuscitées des communautés primitives et tribus d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie.

 

 


5 - Communiste, véritable Gemeinwesen

5.1. Etendant son mode d’être, d’abord à l’Etat prolétarien, ensuite à toute la société, accomplissant sa mission, le Parti Communiste Mondial s’est dépouillé de ses fonctions étatiques . Lui succède un organe de prévision et de planification des activités humaines, un organe qui continue d’appliquer le matérialisme historique et dialectique à la connaissance d’un plan de vie pour les nouvelles générations, et œuvre de façon permanente avec des moyens encore inimaginables, à la résolution des problèmes de l’Univers.

5.2. Les rapports de productions et de distributions ont été bouleversés, les classes sociales antagoniques et les couches moyennes parasitaires ont définitivement disparu ;

5.3. L’exploitation capitaliste, et avec elle l’aliénation de la force de travail, l’extraneïsation du prolétaire au moyen du travail libre et forcé, la chosification mortifère des rapports entre les hommes, a été liquidée ;

5.4. Le travail a perdu tout caractère d’obligation et la société s’est débarrassée des stigmates qui collaient encore à la peau du communisme inférieur ; la distinction temps de travail / temps de loisir est effacée ;

5.5. La consommation n’est plus contingentée ; la connaissance des besoins sociaux révèle la quantité et la qualité des produits nécessaires ; le monde de la nécessité est pleinement satisfait ;

5.6. L’Etat prolétarien de transition s’est éteint, il est entré en sommeil avec l’épuisement de ses réalisations, l’administration centralisée des choses et l’œuvre de planification de la vie communautaire succède à la centralisation étatique ;

5.7. Les superstructures idéologiques de la société capitaliste ont perdu leurs infrastructures matérielles ; l’intérêt, le trafic, l’égoïsme, la cupidité, la compétition l’émulation, l’envie, la jalousie sont tombés comme des feuilles mortes de l’arbre déraciné de la concurrence ;

5.8. La démocratie, instaurée pour unir ce qui est divisé, concilier l’inconciliable, et interdire le surgissement et développement de la communauté humaine, a perdu avec son fondement matériel, son pouvoir de fascination ;

5.9. L’individu civilisé, sujet/citoyen, détenteur de droits et proclamé facteur de l’Histoire humaine, mais pauvre monade isolé, libre et de ce fait impuissante, a cessé d’exister ; aucune vie individuelle est désormais possible ; le travailleur n’a pas reconquis sa personne, il a conquis avec sa classe et pour toute la société la qualité d’Homme, non plus comme individu singulier réduit à l’angoisse de la consommation immédiate pour lui même, mais comme partie intégrante de l’Humanité élevée à la jouissance sociale ; les organes de l’individualité sont désormais des organes sociaux qui jouissent de manière sociale ;

5.10. L’hérédité, l’appartenance à une famille, le sentiment de filiation, l’identification à une race, à une ethnie, à une communauté, à une classe d’âge, à un état civil, à un sexe, ont été dissous ;

5.11. La religion en tant qu’expression de la perte du devenir, soupir de la créature opprimée, protestation contre la misère réelle et exigence d’un bonheur illusoire (opium du peuple) s’est évanouie, en même temps que se sont taries les vallées de larmes, en même temps qu’ont été supprimées la souffrance et l’oppression d’une société qui avait besoin de mensonges et d’illusion, en même temps que l’Humanité a renoncé à tout mysticisme ; l’Homme est désormais l’être suprême de l’Homme ; Dieu et sa négation vaine ont été mis à la retraite ;

5.12. Le matérialisme vulgaire et rationaliste de la bourgeoisie a finit d’étouffer l’émotion, la philosophie idéaliste et spéculative a cessé de verrouiller et d’obscurcir la vision, l’obstacle de l’idéologie bourgeoise a sauté, les voies de la connaissance sont grandes ouvertes et la généralisation du matérialisme historique et dialectique ne rencontre plus de limite ;

5.13. Les utopies réactionnaires, humanistes et pacifistes, qui voulaient le développement du Capital sans ses conséquences dévastatrices inévitables ont cessé de dévoyer les aspirations au changement ;

5.14. La société capitaliste, dernière des sociétés de classe, apparaît à tous pour ce qu’elle fut, un intermède : l’Humanité sort de la préhistoire et elle prend en main sa véritable destinée ;

5.15. L’Homme s’approprie son être universel d’une manière universelle, donc en tant qu’Homme total, son activité essentielle explose et irradie.

 

La véritable Gemeinwesen de  l’Homme se développe en tous sens ;

L’appartenance au genre est reconnue alors que s’épanouit le besoin premier du travail ;

Les générations usufruitières se succèdent
en transmettant des biens et des conditions de vie améliorées ;

L’Homme en tant qu’Homme est devenu pour l’homme un besoin ;

Le besoin de l’autre est satisfait alors que s’épanouit le besoin vital de la société ;

Le besoin de tous est satisfait, la femme et l’homme sont réconciliés,
alors que s’épanouissent la jouissance et l’amour ;

Le  besoin des autres espèces et de la nature est satisfait,
alors que l’Homme s’est naturalisé et que la nature s’est humanisée ;

5.16. L’Humanité, qui jadis était anticipée dans un sauvage et beau communisme primitif limité à l’échelle du clan et de la tribu, n’est plus une abstraction, un doux rêve, mais la totalité délicieuse des manifestations et des jouissances humaines qui s’expriment dans leur plénitude en une joyeuse harmonie.

 

Janvier 2009